Afrique du Sud
Dans la première mouture de son budget 2017, le président américain Donald Trump, a, comme promis, drastiquement réduit la quote-part de l’aide internationale. Même si ce projet de budget doit être encore soumis au Congrès avant son adoption, il n’en demeure pas moins qu’il attise des craintes, surtout pour les pays fortement dépendants de cette aide.
Le plan budgétaire de Donald Trump promet en effet une réduction exponentielle de l’aide américaine aux organes de l’ONU. Entre la “réduction ou la suspension” du budget américain aux organismes humanitaires de l’ONU et les opérations de maintien de la paix de l’organisation, ce sont 10,1 milliards de dollars que Donald Trump entend retirer à l’ONU. Sans aucun doute, cette perspective pourrait inquiéter les pays africains en crise, souvent très tributaires de l’aide humanitaire.
L’un d’eux est probablement le Soudan du Sud. Un pays que les États-Unis avaient soutenu avec hargne dans sa quête de l’indépendance, en approuvant notamment un accord de paix. Indépendant du Soudan depuis 2011, le plus jeune État du monde n’a toutefois pas réussi à sauvegarder son unité et sa paix.
Depuis 2013, le pays est plongé dans une horrible guerre civile qui traine avec elle son lot de morts, de déplacés et à présent, menace de mort des millions de personnes exposées à la famine.
C’est dans ce presque état de chaos que le Soudan du Sud pourrait se voir abréger l’aide humanitaire qu’il reçoit des États-Unis. Jusqu’alors, l’enveloppe américaine pour cet État est-africain était estimée à 2 milliards de dollars entre 2014 à 2017 – faisant de lui l’un des plus grands bénéficiaires de cette aide.
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Ce serait alors un véritable handicap pour le gouvernement sud-soudanais qui roule à majorité avec l’aide internationale. Dans les faits, ce serait non seulement les efforts de paix, mais également le soutien aux quelque cinq millions de déplacés qui se verraient amenuisés.
Par exemple, la Mission de maintien de la paix au Soudan du Sud (MINUSS) est l’une des plus coûteuses avec 1 milliard de dollars. Cette mission est la seule au monde à avoir ouvert les portes de ses bases aux milliers de déplacés, des civils, qui fuient les conflits et la faim.
Si son budget était réduit, la mission pourrait se voir dans l’obligation de renvoyer dans les rues les déplacés qui séjournent dans ses bases. Ils sont aujourd’hui estimés à des centaines de milliers.
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Mais il n’y a pas que le Soudan du Sud. Car l’ONU dispose également de missions de maintien de la paix actives au Mali (Minusma), en Centrafrique (Minusca), en République démocratique du Congo (Monusco), au Darfour avec la MINUAD et au Sahara occidental avec la MINURSO, où les conflits armés sont loin d’avoir trouvé leur épilogue.
S’il est vrai que ces missions ont parfois été critiquées pour négligence, de parti-pris ou même d’abus sexuels, il n’en demeure pas moins qu’elles ont, à un moment, empêché le pire dans les pays où elles sont déployées. Réduire leurs capacités reviendrait à accorder de larges proportions aux conflits armés en Afrique.
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